Seraize ? l'endroit où germe le palmier
Le Palmier du BeRock Festival
Ce que l’Etat de Neuchâtel n’est jamais parvenu à construire en douze ans, le BeRock Festival l’a fait germer et épanouir En Seraize, sur les hauteurs de Gorgier, en une douzaine d’heures.
Cette œuvre, connue comme «Le Palmier de Gorgier», devait originellement être érigée à côté de l’Etablissement d’exécution des peines Bellevue (EEPB), à Gorgier, «pour offrir une possibilité d’évasion mentale et de voyage aux détenus».
Imaginé en 2012 par l’artiste genevois Christian Gonzenbach dans le cadre de la rénovation de la prison, il était censé dépasser 18 mètres.
Un feuilleton administratif
«Le Palmier de Gorgier» a par la suite été raboté de dix mètres, avant d’être déplacé au large de la plage de Chez-le-Bart.
L’accumulation des oppositions a petit à petit transformé cette œuvre d’art en un feuilleton administratif de plus d’une décennie.
«Ce palmier, j’aime à dire qu’il existe déjà, tellement on en a parlé», ironisait Alain Ribaux, conseiller d’Etat responsable du projet, en 2017, dans un article de «L’Express», ancêtre d’«ArcInfo».
Puis, finalement, en mars de cette année, le Conseil d’Etat annonçait l’abandon de ce projet qui, dans les faits, n’aura jamais dépassé le stade de la maquette.
Un lampadaire, du plexiglass et des lumières
Mais c’était sans compter sur le BeRock Festival.
Notre interprétation de l’œuvre culmine à plus huit mètres.
«Le Palmier du BeRock» compte quinze branches métalisées, chacune munie d’une quinzaine de feuilles de plexiglass découpées en triangle.
Son tronc est en réalité un vieux lampadaire qui servait jadis à éclairer les rues de la commune de La Grande Béroche.
Le tout est illuminé par deux projecteurs, placés à sa base.
Maintenu au sol par trois blocs en bétons de 1,5 tonne chacun, ce bébé pèse, au total, plus de 200 kilos.
Une œuvre temporaire
Il aura fallu trois coups de téléphone, une petite heure de réflexion, un samedi de découpage et une soirée de soudage pour le réaliser.
Outre un clin d’œil au projet cantonal avorté, «Le Palmier du BeRock» est la représentation de l’imagination et de la créativité des bénévoles qui œuvrent, chaque jour, pour notre événement.
L’œuvre trônera au centre de la plage du festival, l’espace de trois jours, durée de notre événement.
Elle retournera ensuite à son état originel: l’immatérialité de l’imagination collective.